De l’égo au Soi : sortir du jugement.

L’égo est au service de notre survie,

Le soi  au service de la vie…

L’égo n’a pas bonne presse

L’égo est de nos jours assez dévalorisé. Il est synonyme d’égoïsme, d’auto-centrage, de peu de souci de l’autre et du collectif.  C’est souvent un jugement péjoratif d’une personne centrée sur elle. 

Lorsqu’une personne est centrée sur elle, se met en avant, a de l’assurance, s’affirme sans trop se soucier des autres, on pourrait le critiquer avec une expression du genre “bonjour l’égo” … En bref, cela agace …

Mais ce qui est drôle dans cette  histoire est lorsque nous sommes agacés et critiquons  un comportement ou une personne, nous entretenons bien aussi notre égo : “tu as vu comment celui-là se comporte ?…” sous entendu, que je ne me comporte pas comme cela, “moi”….  

Et si on sortait du jugement de notre égo ? de soi, de l’autre ?  C’est l’objet de ces quelques lignes : mieux comprendre l’égo, sortir du jugement pour aller sur le chemin de soi.

L’égo est le gardien de notre individualité

Dès notre conception dans le fœtus de notre mère, nous sommes  un petit “moi” ressentant  satisfaction ou insatisfaction selon les sensations de confort ou d’inconfort que vit notre mère.
A la naissance, sitôt que nous ayons quitté le confort de l’utérus,  l’instinct de survie est empreint d’un vide et d’un manque émotionnels. Une sensation de vide physique apparaît et est compensée par le besoin de manger : alors naissent les premiers pleurs de notre égo.

L’enfant pleure et sa mère l’allaite retrouvant sécurité et satisfaction tant sur le plan émotionnel que physique. Une fois les besoins complètement satisfaits, l’enfant s’endort apaisé, dans un état d’équilibre retrouvé. Et cela se répète…  L’amour maternel et le lait représentent la satisfaction du besoin de sécurité. Et parfois, cela ne marchait pas : on nous a laissé pleurer un temps. La conscience qu’alors nos besoins ne sont pas toujours satisfaits immédiatement s’est installée en nous et nous nous sommes adaptés. Certains choisissent la colère en pleurant plus vigoureusement, d’autres choisissent de se résigner. 

Ainsi, pour rester vivant, pour être intégré dans la communauté des humains, notre égo veille sur nous. Sans lui, il n’y aurait aucune individualité, création, satisfaction des besoins, aucune protection, chaleur humaine ou amour. 

Sans l’égo, il n’y aurait ni autodéfense, ni protection, ni survie. 

L’égo est un processus naturel causé par des réactions incontrôlés face aux événements de la vie. Il se soucie de notre bonheur, paix, contentement, de satisfaire nos besoins, de respecter notre intimité, notre indépendance, notre sécurité – tout cela pour notre survie. Notre égo est donc indispensable au déploiement de nous-mêmes. 

Il est le gardien de notre individualité et son travail est d’assurer notre survie. Dès que nous rencontrons une quelconque opposition, ignorance, rejet, notre égo se dresse, se hérisse dans une attitude d’auto-défense se rue à notre secours. 

Il nous fait ressentir que l’opposition sous n’importe quelle forme est intolérable et ne doit pas être tolérée. Notre esprit, émotions s’agitent, s’échauffent, se fâchent et nous ripostons pour taire l’opposition qu’elle soit ou non justifiée.

Critique, sarcasme, jugement, rejet, dénigrement, hostilité, intolérance, haine, jalousie, agressivité, impulsions violentes, vol, mensonge, duplicité, malhonnêteté, calomnie sont bien l’œuvre de l’égo pour défendre notre moi.

Une personne sous emprise de de son égo ne peut être heureuse. Ses peurs la mènent vers toujours plus de solitude et de désespérance. On peut donc comprendre que l’égo n’a pas bonne presse.

Sans conscience, sans compréhension, notre égo devient la source de nos malheurs. Car s’il est le gardien de notre survie, il manque totalement de discernement, d’objectivité, de sens élémentaire de la justice. 

Il ne s’agit pas donc de le juger, que ce soit le sien ou celui des autres mais de le comprendre et l’accepter pour ce qu’il est, à notre service et devenir conscient de qui on est vraiment  : un être libre capable de conscience, de discernement, de créativité, de dépassement, de relations, de don de soi. 

L’égo nous entretient dans la survie. Alors que nous sommes faits pour la vie.
L’être humain est une expression  de la vie. Il porte en lui l’origine de l’univers, une intelligence supérieure que l’on peut observer partout dans les étoiles, les galaxies, le monde minéral, végétal, animal. 

Le soi : source et devenir de notre être

Enfant de la Vie, nous sommes soumis aux mêmes lois de l’existence que l’univers que nous expérimentons.

La vie est présente en tout, créée tout. Une dimension divine silencieuse tel un grand soleil  irradie chaque espèce minérale, végétale, animale. La force de la vie est en nous. Permettre à celle-ci  de s’exprimer à travers notre individualité constitue le soi . Notre véritable nature est à cet endroit.

Il y a un espace au creux de chacun où le silence est puissance. A cet endroit, il est possible d’entendre les murmures de la vie, qui nous enseigne qui nous sommes, d’où on vient. Notre soi prend sa source à cet endroit là.
Il nous convient alors d’oser nous exprimer en fidélité à cette voix silencieuse pour devenir ce que nous sommes et faire ce que seul nous pouvons faire.

Le but de notre existence sur terre est d’exprimer en paroles, en actes, en désir ce que nous sommes. Nous avons chacun un destin en devenir. L’égo n’est que le gardien de notre individualité. C’est le soi par un travail de conscience qui va nous permettre de devenir acteur et  créateur de notre destinée.

Toute vie porte en elle un destin. De Jésus à Simone Veil, de grands destins jonchent l’histoire. Des myriades de destins anonymes constituent la grandeur de l’humanité . Chaque vie accomplie est un hymne à la vie.

De l’égo au soi, en mode pratique

Lorsque nous jugeons les autres, nous nous jugeons nous-mêmes. Quand nous nous jugeons, nous renforçons notre égo, nos peurs et nous nous éloignons de votre vraie nature.

Nous sommes des enfants de la vie appelés à grandir : devenir des adultes conscients, libres et créateurs.

Comment faire alors ?
La conscience est le premier pas. Avoir conscience de cela est le premier pas. Ensuite, il s’agit de choisir de travailler sur soi, sur ses pensées, ses peurs et se nourrir de ce qui témoigne de l’abondance, de la générosité du vivant.

Sortir de l’emprise de la peur en s’aimant comme nous sommes est le chemin. Notre vie ne se résume pas à nos souffrances et aux limitations qui nous habitent. 

Regarder ses peurs, les nommer, les comprendre, les accepter pour ensuite découvrir le désir qui est derrière sont les étapes pour entrer dans la conscience qui elle seule pourra nous permettre de devenir acteur et créateur de notre destinée.

Prenons l’exemple de la peur de manquer. Sous l’emprise de cette peur, il se peut que je ne cesse de travailler, de faire des réserves, de toujours avoir besoin de plus et de n’en avoir jamais assez.  Le sentiment d’insécurité se creuse malgré l’accumulation des biens. Accueillir cette peur, la nommer, voir comment elle me pourrit l’existence, comment elle me rend jalouse des autres est un pas vers la conscience. Chercher ensuite quel est le désir qui se cache derrière : ici ce pourrait être le désir de l’abondance. 

De l’emprise de la peur de manquer, je choisis le désir de l’abondance de le chercher. C’est  en observant la vie sous toutes ses formes que je trouverai alors un chemin d’abondance et de sécurité. Car la vie porte en elle l’amour, une intention de déploiement et s’inscrit dans l’abondance.
Apprendre à nous regarder, sentir comme des êtres issus de l’intelligence de la vie est le début du chemin de soi. Nous sommes des êtres reliés aux uns et autres avec une potentialité de créativité, libres et dotés de conscience. Des êtres créés pour exprimer librement, consciemment leur vie. 

Passer de l’égo à soi,  c’est passer de “diriger, contrôler, ruminer, se buter” à “se maîtriser, s’apaiser, lâcher, vivre”. C’est le travail proposé dans les stages d’Art expertises, en particulier “Charisme et cohérence personnelle” en itinérance active® sur des chemins de randonnée en France, ou “Oser un nouvel élan” dans le Sahara du désert marocain.

 La rencontre de soi est une nouvelle naissance où la conscience devient le lieu d’apprentissage.

Anne Finot

 

2 Commentaires

  1. Monick Milhomme

    woah ! you Make my day ! comme se plaisent a DIRE Nos britanniques de voisins !
    j’aime cette approche transversale (DE psy À Spi ?)notons que si les démons sont LÉGIONs (& a-nom-ymes !). les saints ont su cultiver leur UNICITÉ(amour divin qui les rend UNIQUEs & encore PRESENTS!😇😉& a SUIVRe ? ) deo gracias 😉!

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    • Anne Finot

      Bonjour Monick, merci à toi.
      Amitiés

      Réponse

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