Accompagner, c’est être avec, comme des enfants jouant ensemble.
C’est aussi aller vers, tel des randonneurs qui marchent côte à côte vers une destination commune
Le coaching, un métier, une posture, une vocation au service de l’entreprise
Grâce aux réseaux sociaux, j’ai découvert que cela fait 20 ans que j’ai démarré mon métier de coach. Cela m’a permis de réaliser une petite introspection du chemin parcouru que je vais tenter de partager dans ces quelques lignes.
Il y a 20 ans, en 2003, à l’âge de 35 ans, je démarrais mes premiers coachings.
Ma rencontre avec le métier d’accompagnement s’est révélé lors d’un engagement associatif. Au sein d’une école pour aider des jeunes à trouver leur voie, j’exerçais une permanence d’écoute. Je fis l’expérience du flow : dans les moments de mes accompagnements, j’étais dans un état de présence, de suspension du temps, de joie intérieure difficile à décrire. Un sentiment fort d’être “au bon endroit au bon moment” apaisait mon coeur et mes questions existentielles.
Dans ce cadre, j’ai reçu une formation à l’écoute et au discernement selon la tradition ignatienne au sein de laquelle j’ai découvert le coaching. Trois ans plus tard, j’ai démarré une formation de coach professionnel à Paris.
Alors que les questions du sens de ma vie, de mon travail m’ont taraudée jusqu’à la trentaine, elles se sont tout simplement déplacées vers la question de savoir “comment bien accompagner”. En marchant aux côtés de mes clients, je les aidais à trouver les solutions, la lumière sur leur chemin – et ainsi le mien s’éclairait.
Il y a quelques jours, une jeune coach me demandait si, au bout de vingt ans, je ne me lassais pas de ce métier : je pris conscience que non, et de plus, que celui-ci n’a cessé de m’apporter de la joie, de l’apaisement, du sens à ma vie. Comme il y a vingt ans, lorsque j’exerce mon métier d’accompagnante auprès d’un dirigeant, d’une équipe, d’une organisation, le flow est là : je vis la même intensité de présence et de joie.
C’est une grâce que son métier soit une vocation. C’est un travail de longue quête, de longue haleine, un chemin par moment difficile qui demande parfois patience et persévérance. Ce chemin a été le creuset de la méthode “mettre la joie au travail®” qui sous-tend toutes mes interventions parfois de manière explicite, parfois implicite. La joie est le signe d’un accomplissement, elle est un guide précieux. Le travail reste un lieu privilégié d’accomplissement de soi dans mon expérience humaine.
Le coaching, un processus créatif d’élaboration collaborative et collective
Ainsi, depuis vingt ans, je n’ai cessé d’accompagner, de me former. Un pas après l’autre, une demande après l’autre, un projet après l’autre, j’ai tissé, développé mes compétences grâce à mes clients, mes pairs, notre travail.
Une des spécificités du coaching est que ce n’est pas le coach qui sait et qui fait, c’est le client. Comment aurais-je pu conseiller mes clients à trouver leur route après avoir été si longtemps dans une nuit noire de la quête de moi-même ? En marchant un pas sur le côté, un pas derrière, tout en étant pleinement avec eux, les clients individuels et collectifs élaborent leurs solutions, leurs chemins.
Le coaching s’inscrit fondamentalement dans l’altérité. Par la parole à un autre, un nouvel espace s’ouvre.
Et lorsque vous démultipliez ce principe au niveau de l’équipe, d’une entreprise, vous créez de l’intelligence collective.
Du nouveau émerge. De l’imprévisible s’invite. Un nouveau destin s’écrit.
L’élaboration du nouveau est collaboratif, collectif. C’est créer ensemble qui est fécond et joyeux.
Les jeux de dominants/dominés, de passe-droit, de privilégiés, de savant/apprenant, position haute/basse n’ont plus lieu d’être. Nous cherchons ensemble. Nous élaborons ensemble. Nous nous soutenons ensemble, nous rions ensemble.
Créer collectivement une nouvelle manière de travailler ensemble, en se respectant, en découvrant la puissance du collectif est possible lorsque les personnes qui le composent sont sorties des jeux psychologiques, lorsqu’ils ont compris qu’ils ont, eux comme les autres, des talents à épanouir.
Le coaching, une méthode pour initier une nouvelle culture organisationnelle
Depuis des années, la souffrance au travail ne cesse de grandir.
Après la pandémie, le taux d’absentéisme moyen en entreprise a doublé. La durée des arrêts de travail également. Lorsqu’on interroge les DRH sur les raisons, ils sont démunis face à ce qu’ils entendent : “je suis mal”.
Nous avons des IA qui pourraient nous soulager des tâches pénibles. Elles sont plutôt perçues ou utilisées comme des menaces qui nous abrutissent. Une souffrance psychologique est de plus en plus palpable : l’angoisse d’un monde qui n’a plus de sens, qui produit à outrance sans utilité, qui s’auto-détruit.
Si l’origine de la souffrance est multiple, un dénominateur commun semble tout de même être présent : le sens. Le sens de son travail, le sens du projet de l’entreprise, le sens des relations humaines entre les collaborateurs. “Travailler pour vivre” ne fonctionne plus. Un monde se termine, c’est angoissant et on n’en construit pas un nouveau en claquant des doigts. C’est même difficile de changer car nos sociétés sont fondées sur des logiques organisationnelles et hiérarchiques depuis la préhistoire. Les organisations en deviennent de plus conscientes. Elles souffrent de contextes mouvants, subissent les pressions du corps social, ne savent pas comment s’y prendre.
Si chaque entreprise garde ses propres défis économiques spécifiques, lors d’une enquête réalisée au sein de la SFCoach (*), tous soulignent que l’enjeu managérial est central. Nous avons à réapprendre à aimer l’entreprise comme un lieu d’aventure humaine où on crée de la valeur ajoutée ensemble et de la satisfaction . L’entreprise doit se doter de moyens humains à la hauteur de ses ambitions stratégiques.
Dans ce contexte, la fonction RH est appelée à jouer un rôle afin de :
- Retrouver un niveau élevé d’engagement chez chacun des collaborateurs,
- Accroître la transversalité et la coopération,
- Développer l’attractivité de l’entreprise,
- Renforcer le sentiment d’appartenance
Le coaching offre une réponse pertinente pour viser ces résultats en élaborant des stratégies collectives et collaboratives :
- Elles se construisent en alliant les parties prenantes : les collaborateurs concernés, les décideurs, les experts de l’accompagnement internes et externes.
- Oser ensemble un chemin : le processus fait partie de la solution.
Il s’inscrit fondamentalement dans l’altérité : aller vers les collaborateurs, les écouter, les rassembler, apprendre les uns des autres et s’enrichir mutuellement, afin de tisser ensemble de nouveaux chemins.
Depuis 2003, au bénéfice de la vie, Art Expertises accompagne les organisations à développer l’intelligence individuelle et collective. Depuis vingt ans, un pas après l’autre, nous marchons, tissons avec mes clients, mes pairs pour œuvrer humblement dans cette nouvelle étape de l’humanité.
Anne Finot
(*) Enquête client “Relevons ensemble les défis managériaux de demain” Janvier 2023, réalisée par un collectif de coach de la région FSCoachSud sous la direction d’Anne Finot et Joël Conti.
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