La 4ème voie du vivant : collaborer

Les vacances, un temps pour écouter autrement ?

Un nouvel été s’installe avec une éco-anxiété. L’été 2022  fut chaud. très chaud. Le changement climatique est bien palpable. 

Pourtant, le sujet date. Depuis 1950, nous sommes entrés dans l’anthropocène, un nouvel âge des humains qui signe la fin du néolithique.. Celui-ci est caractérisé par la présence de traces humaines partout sur la terre. Il n’existe plus un seul endroit, ni sur la terre, ni dans l’eau où la nature est vierge. Nous occupons également le temps : partout, jour et nuit l’activité humaine est présente. 

La conséquence est que le concept de nature est révolu. Le destin de l’humanité est désormais lié au destin de la terre. Nous avons à apprendre à cohabiter, coexister ensemble. Le paradigme du néolithique est relié à notre cerveau de chasseur-cueilleur : à chaque fois que nous performons, le striatum nous envoie une dose de dopamine. Nous sommes câblés pour gérer la pénurie et handicapés pour gérer l’abondance. Nous n’avons eu de cesse de domestiquer la nature, nos relations sont fondées sur la compétition, sur des rapports dominants/dominés. Cette course en avant, dominée par nos peurs de manquer a atteint un point de destruction de la biodiversité irréversible : nous avons perdu le contrôle. Ne nous jugeons pas, accueillons juste que nous devons désormais apprendre à vivre dans un monde fluctuant, avec une croissance de l’incertitude dans lequel les ressources sont finies. Il nous revient désormais d’inventer de nouveaux contrats sociaux dans un monde complexe, fluctuant, incertain.

Les deux voies  présentées par les hauts organes de décision humaine pour faire face à notre réalité sont des impasses : le développement durable est un oxymore  et la décroissance ne remporte l’adhésion que de quelques puristes. Le changement nécessaire pour que les humains continuent de vivre sur cette planète ne viendra pas par là.

Une troisième voie possible est de s’inspirer du vivant. Le vivant et l’univers ont traversé les fluctuations de l’évolution. Le vivant n’est pas spécialement performant mais robuste et coopératif en temps de pénurie. Un de ses secrets est d’utiliser l’infini des interactions. Le vivant a la capacité de créer de la valeur à stock constant grâce au phénomène d’émergence que provoque les interactions. Le biomimétisme, la robustesse sont des mouvements qui œuvrent dans cette voie : comprendre comment le  vivant fonctionne pour copier sa résilience, sa capacité à créer l’abondance dans nos sociétés humaines.

Et une quatrième voie est également envisageable :  celle de collaborer avec le vivant, de la même manière que l’on peut conduire un projet avec l’ensemble des acteurs d’une organisation. Développer l’intelligence collective avec les différents mondes du vivant :  les écouter, les comprendre, dialoguer pour ensuite co-créer et vivre en harmonie ensemble. Cette voie induit la compréhension que chaque pierre, chaque plante, chaque arbre, chaque animal a une âme, un esprit susceptible de communiquer et d’apporter son intelligence pour vivre ensemble. Nous entrons dans un langage  subtil, invisible pour le développement de nos sens. Il fut un temps où l’être humain avait ses aptitudes. Puis vint un moment où seulement certains avaient ce savoir. Cela était le domaine secret de certains initiés. Communiquer avec les animaux était un don, avec les plantes, c’était “avoir la main verte”. 

La quatrième voie consiste à apprendre à communiquer avec ces mondes subtils pour construire le nouvel âge de la terre et des humains. 

L’été arrive. Les vacances aussi. 

Un temps privilégié pour installer du silence. Dans ce silence, on peut entendre ce langage subtil et écouter ce qu’il a à nous dire.
Une expérience à tenter !

On en reparle dans la prochaine newsletter.

Bien chaleureusement, Anne Finot

2 Commentaires

  1. PASCAL CANTIRAN

    Joli texte anne.Mon avis sur la question:
    La competition est le moteur de la vie. Sans compétition, pas d’evolution. Le vivant n’est pas coopératif mais equilibre. L’equilibre dans la nature est le fruit de cette competition ou chacun se bat pour survivre et garder sa place avec plus ou moins de capacite a s’adapter ou disparaitre. LA NATURE EST RESILIANTE, mais la plasticitée des organismes vvants est plus ou moins grande. L’espece humaine est celle qui a en partie reussi a canaliser ses instincts primaires par son intelligenCE. IL est de son devoirs si elle ne veut pas disparaitre par destruction du reste du vivant de s’adapter aux exigences de l’equilibre. Mais pour cela il faudra mettre un frein à l’expansionnisme debridé. J’aimerais y croire, mais il n’en sera rien temps que nous n’aurons pas le 2 genoux a terre.
    – « Tout espece dominante tends a croitre. Lorsqu’elle n’a plus de concurrence, elle finit par se faire concurrence à ele meme ». C.Darwin

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    • Anne Finot

      Merci pour ce commentaire. oui notre monde vit sur un modèle de survie. Mais survie peut s’appréhender par la compétition ou par la solidarité.
      Il semble que la compétition est observée notamment dans le monde végétal lorsqu’il y a de abondance des ressources.
      Dans des zones désertiques, où la vie est difficile, on s’est rendu compte que les organismes s’aidaient, étaient solidaires. Peter Wohlleben ingénieur forestier montre dans son best seller le langage secret des arbres qu’on est loin d’avoir compris les intelligences des autres mondes, minéral, végétal, animal. Olivier Hamant, directeur de recherche à l’INRAE dans son livre « la troisième voie du vivant » raconte la révolution des sciences naturelles. comprendre et collaborer avec ces différentes intelligences est une nouvelle voie qui ouvrent de toutes nouvelles perspectives. Amitiés

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