Mettre la joie au travail en marchant

L’homme et la femme sont des animaux qui marchent debout

« C’est pour savoir où je vais que je marche »Goethe.

Marcher. Tout le long de l’été, articles, émissions ont exploré les bienfaits de la marche. Tant et si bien, que je me suis demandée si cette fonction naturelle de l’humain n’était pas en danger !

En effet, rappeler le sens de certaines évidences cela peut signifier un risque de disparition : c’est d’ailleurs l’objet du paléontologue Pascal Picq dans son livre Sauver le nomade qui est nous, la marche .

La marche est une fonction naturelle, comme la respiration, la contraction cardiaque, la digestion. Elle se met en place dans la vie intra-utérine à la semaine 37. A la naissance, nous vérifions ce réflexe en faisant faire quelques pas au nouveau-né qui l’oublie puis le ré-apprend. C’est un automatisme. Pourtant, nous expliquent les scientifiques, ce processus est extrêmement complexe. L’enfant met environ un an à apprendre à mettre un pied devant l’autre. Sans que personne lui explique, il trouve son centre de gravité, utilise sa masse musculaire pour soulever, oser le déséquilibre et retrouver l’équilibre.

Nous sommes programmés pour marcher : nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, il y a quarante mille ans, marchaient en moyenne 20 km par jour. Depuis la fin du paléolithique, notre génome n’a pas changé. Or aujourd’hui, nous mangeons davantage et nous pouvons ne pas bouger de la journée pour un peu que nous ayons un travail de bureau, que nous y allions en voiture. Nous savons aujourd’hui que la sédentarité tue. Ne pas avoir d’activité physique est le facteur prédictif de la perte d’autonomie, de la dégradation de la masse et la qualité musculaire.

Au Canada, la marche une heure par jour est prescrite dans le cas de dépression. Depuis 30 ans maintenant, des études prouvent les bienfaits de la marche : diminution de la mortalité, diminution de la tension artérielle, du diabète, du mauvais cholestérol, réduction de la graisse abdominale, du vieillissement cognitif, amélioration des performances intellectuelles, réduction du stress, de l’anxiété : bref, augmentation du bien-être !!!

Tout cela, ce sont des études scientifiques réconfortantes. Et je vous propose d’aller plus loin.

Marcher est source de joie.

Tout d’abord, marcher nous offre un réveil de nos sens. En contact tranquille avec le monde extérieur, nous pouvons être traversé par des couleurs, des odeurs, des émotions. La marche nous permet de ressentir tranquillement le mouvement de nos jambes, le poids de notre corps, la magie de la vie qui déploie en nous. Quand nous marchons, sans doute parce que c’est un réflexe, nous sommes complètement ouverts à nous et au monde. Nous accédons à une joie simple : elle n’est pas technique et ne demande aucun investissement financier. Marcher, c’est oser un pas dans le vide, retrouver l’équilibre puis recommencer.

En marchant, nous pouvons penser, lire, parler, réfléchir.
En marchant, de nouveaux horizons se déploient et peuvent provoquer la réouverture d’horizons intérieurs.
Marcher demande un effort, pas celui de la performance valorisée dans le sport, mais celui de l’endurance, de la capacité à continuer à mettre toujours un pied devant l’autre pour avancer. Patience, régularité, lenteur.  Nous atteignons le col, le village qui nous paraissaient si loin. Grâce à nos seuls pas, chevillés à la contrainte du mouvement de nos jambes, nous faisons l’expérience de notre capacité à faire des kilomètres. Loin de l’éloge de l’immédiateté et de la vitesse appréciés dans notre monde, un pas après l’autre, notre âme, notre esprit se libèrent, l’idée  de nouveaux possibles s’invitent.

En marchant, j’expose mon corps, mes pensées au monde. Ceux-ci se répondent comme trois notes qui composeraient un accord. Je peux alors élaborer de nouveaux possibles, de nouvelles voies, une nouvelle musique sur laquelle je peux me poser pour oser mon propre chemin. Ainsi, en marchant, l’idée de transformation de soi s’invite, un accomplissement de soi s’opère et la joie d’un devenir nouveau est alors contactée.

Après l’éveil de nos sens, en marchant, j’active la joie de m’accomplir.
Marcher à deux, à trois, en équipe, démultiplie ce processus.
C’est sur cette expérience que les propositions de coaching d’équipe, et de formation « mettre la joie au travail » en marchant de mon cabinet reposent.
Marcher met la joie en travail pour initier de nouveaux chemins et les mettre en oeuvre.

Anne Finot.

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